L’assemblée des délégués de la SSMIG se concentre sur la promotion de la relève en médecine interne générale: Investir plus et de manière ciblée dans la formation
L’assemblée des délégués de la SSMIG se concentre sur la promotion de la relève en médecine interne générale

L’assemblée des délégués de la SSMIG se concentre sur la promotion de la relève en médecine interne générale: Investir plus et de manière ciblée dans la formation

Offizielle Mitteilungen
Édition
2016/19
DOI:
https://doi.org/10.4414/phc-f.2016.01387
Prim Hosp Care (fr). 2016;16(19):357-358

Affiliations
Secrétaire générale SSMIG

Publié le 12.10.2016

La SSMIG s’inquiète pour l’avenir de la médecine de premier recours en Suisse. A l’occasion de leur première assemblée, qui s’est tenue le 22 septembre à Berne, les délégués de la nouvelle société de discipline médicale ont adopté un document de principe sur le thème «promotion de la relève» et ont décidé diverses mesures. La SSMIG exige notamment que les pouvoirs publics investissent davantage dans la formation postgraduée des internistes généralistes.
Le Centre universitaire de médecine de premiers recours des deux Bâle (Universitäre Zentrum für Hausarztmedizin beider Basel, uniham-bb) a publié l’année dernière des chiffres alarmants [1]. D’après l’étude, 60% des médecins de famille encore actifs aujourd’hui mettront vraisemblablement fin à leur activité en cabinet au cours des 10 prochaines années. En outre, la conception que se font les jeunes médecins de leur métier change: l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée («work-life balance») s’avère être une question centrale pour eux. La relève désire travailler à temps partiel (en moyenne, taux d’activité de 70%), ce souhait étant exprimé à part égale par les femmes et les hommes. La majorité des médecins de famille en devenir se voient dès lors travailler dans un cabinet de groupe à l’avenir.
Toutefois, pour les internistes généralistes, la relève ne fait pas uniquement défaut dans le domaine ambulatoire, mais également dans les hôpitaux et dans les universités. Ainsi, d’après un sondage réalisé auprès de 1 130 personnes ayant passé avec succès l’examen de spécialiste, tout juste 19% seraient intéressées par un poste de médecin-chef, avant tout à cause de la charge de travail et de la charge administrative élevées. La pénurie flagrante en jeunes médecins dans le domaine scientifique remet en question l’avenir de la médecine interne générale en tant que discipline académique.
Discussions intenses concernant la stratégie d’avenir de la SSMIG lors de la première assemblée des délégués de la SSMIG 
à Berne. © Bruno Schmucki, SSMIG.

Des conditions-cadres plus attractives pour la formation

Dans sa prise de position, la SSMIG a analysé la situation et est parvenue à la conclusion suivante: à l’heure actuelle, la Suisse forme non seulement trop peu de médecins, mais elle forme également les mauvais. Les soins de santé de la population s’en trouvent sérieusement compromis. Par conséquent, la SSMIG se félicite que le Conseil fédéral ait décidé de créer jusqu’à 250 places supplémentaires pour les études de médecine au cours des prochaines années. Le fait que seuls 20% des étudiants en médecine optent pour la médecine de famille montre toutefois que ces mesures à elles seules ne suffiront pas pour contrer la pénurie de personnel dans la médecine de premier recours. Il faut un plus grand engagement de la Confédération et des cantons pour créer des conditions-cadres plus attractives pour la formation des jeunes médecins-assistants dans le domaine de la médecine interne générale. La SSMIG exige que la formation postgraduée des internistes généralistes soit privilégiée sur le plan financier.
Toutefois, la SSMIG prend elle aussi des engagements: à l’aide de mesures concrètes, elle souhaite, au cours des prochaines années, rendre le profil professionnel de la médecine interne générale plus connu auprès des futurs médecins, d’une part, et lui conférer une image plus positive, d’autre part. Le nouveau profil professionnel «spécialiste en médecine interne générale» constitue la base pour les futurs travaux de la SSMIG (voir PHC numéro 17, 2016).
Les internistes hospitaliers et les médecins de famille étaient unanimes: «Il n’existe pas de discipline médicale qui soit plus intéressante, vaste et exigeante que la médecine interne générale. Nous sommes les seuls qui non seulement traitons des maladies individuelles mais pratiquons également une médecine pour l’homme tout entier.»
Bruno Schmucki
Kommunikation, SGAIM, Schweizerische Gesellschaft Für Allgemeine Innere ­Medizin
Monbijoustrasse 43
Postfach
CH-3001 Bern
bruno.schmucki[at]sgaim.ch
1 uniham-bb, Work Force Studie 2015 (voir PHC numéro 15, 2016).
Objectifs concrètement définis de la SSMIG, qui doivent permettre d’améliorer les perspectives d’avenir de la discipline:
– Le nombre de places dans les facultés de médecine doit être massivement augmenté au cours des prochaines années. En outre, la relève médicale doit être rendue attentive aux multiples possibilités professionnelles et de carrière dans la médecine interne générale dès les études, puis également durant la période d’assistanat.
– Il convient de mieux faire connaître l’attractivité de la médecine interne générale aux jeunes médecins. La SSMIG entend y contribuer grâce à une campagne d’image, dans laquelle à la fois les médecins-chefs et les médecins de famille peuvent assurer une fonction de modèle centrale.
– Afin qu’il y ait un nombre suffisant de places de formation postgraduée de grande qualité à la fois dans le domaine stationnaire et ambulatoire, les efforts de formation des établissements de formation postgraduée doivent être largement soutenus financièrement et encouragés par les pouvoirs publics.
– La SSMIG soutient activement les organisations de jeunes médecins et elle fera passer à au moins 10% la proportion de ses jeunes membres (de moins de 40 ans) au cours des 5 prochaines années.