Abstract
Introduction: L’échographie gagne en importance au cabinet médical. Initialement réservée aux spécialistes, elle est désormais de plus en plus souvent disponible pour presque tous les patients et patientes en complément de l’examen clinique. Mais la précision diagnostique de l’échographie dépend aussi des compétences des personnes réalisant l’examen. Cela a incité la Société suisse de médecine interne générale (SSMIG) à intégrer dans le programme de formation postgraduée les cours échographie Point of Care (POCUS) Bases de l’échographie d’urgence. La mise en œuvre d’une formation complémentaire en échographie dans le cadre de l’assistanat fait toutefois face à divers défis en présence de ressources limitées. L’objectif de notre sondage est d’évaluer comment les jeunes médecins assistantes et médecins assistants jugent la formation actuelle en échographie et quels sont leurs besoins dans ce domaine.
Méthode: Nous avons réalisé un sondage auprès des anciens étudiants et étudiantes diplômés en 2018 et 2019 à la faculté de médecine de l’Université de Berne. Le sondage contenait principalement des questions à choix multiples. Le questionnaire a été envoyé pour la première fois en février 2022. L’analyse des résultats a été réalisée par les auteures et auteurs.
Résultats: Sur les 345 personnes contactées, 118 ont rempli le questionnaire (taux de réponse 34%). 75% (n = 89) des personnes interrogées avaient suivi un cours de base en échographie abdominale et la majorité d’entre elles aspiraient à un titre FMH en médecine interne générale (84%, n = 75). Les personnes interrogées disposant d’une formation d’échographie jugeaient celle-ci pertinente pendant les études (84%, n = 75). Les compétences considérées comme étant pertinentes pour les premières années d’assistanat étaient la procédure eFAST (91%, n=81), la mesure échographique du résidu post-mictionnel (87%, n = 77) et la ponction échoguidée (66%, n = 59). Une faible majorité des personnes interrogées se sentaient bien soutenues par leur employeur dans l’apprentissage de l’échographie (55%, n = 49). Les conditions essentielles pour l’acquisition de compétences en échographie incluaient la supervision (81%, n = 72) et le temps dédié aux examens échographiques (52%, n = 46).
Discussion: Pour les médecins assistantes et médecins assistants, l’utilité de l’échographie est incontestée. La formation ciblée au quotidien clinique est toutefois encore très difficile, bien que certains efforts semblent avoir été fournis. Les besoins des personnes interrogées, dont la majorité aspire à un titre de spécialiste en médecine interne générale (MIG), se recoupent presque entièrement avec la composante 1 de POCUS (Bases de l’échographie d’urgence). Cela souligne l’importance de la récente révision du programme de formation postgraduée en MIG avec l’ajout de la composante mentionnée.
Keywords: échographie, formation, médecins assistantes et médecins assistants
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