La relève est là – mais sur le point de raccrocher

Il y a un peu plus de six mois, je me réjouissais dans ces colonnes des nombreuses mesures de promotion de la relève dans la médecine de famille et de l’enfance, qui portent désormais leurs fruits. Ma joie est actuellement ternie par les nombreux abandons de carrière qui menacent. Je vois de plus en plus de collègues douter de leur profession et envisager de la quitter. La dernière génération de médecins est, à juste titre, moins ou plus du tout prête à accepter des conditions de travail accablantes. L’enquête de la NZZ menée auprès de plus de 4500 jeunes médecins a même montré que plus de 70 (!) pour cent d’entre eux ont déjà pensé concrètement, au moins une fois, à quitter la profession de médecin pour cette raison [1]. Il ne fait aucun doute que les mesures visant à accroître l’intérêt des futurs médecins pour la médecine de famille et de l’enfance demeurent indispensables. Toutefois, il est au moins aussi important de prendre des mesures en ce qui concerne les conditions de travail et les conditions cadres politiques, afin que la profession de médecin reste attractive ou le redevienne! Les médecins démissionnaires laissent un vide cruel, y compris dans la médecine de famille et de l’enfance! L’ASMAC accomplit un travail indispensable dans les cliniques afin de paver la voie vers des conditions de travail conformes à la loi. Il faut cependant, outre le cadre légal, un véritable intérêt pour les préoccupations des médecins de la jeune génération, sans les juger ou les comparer à ses propres conditions ou dispositions d’autrefois. ILS sont l’avenir de notre système de santé et doivent être cherchés là où ils se trouvent. Qu’ils soient encore en formation postgraduée ou fraîchement installés dans leur cabinet, la relève est notre espoir et nous devons tout mettre en œuvre pour pouvoir garder ces personnes hautement qualifiées dans notre formidable profession!