Carrière médicale et politique professionnelle

Carrière médicale et politique professionnelle

Cabinet malin
Édition
2024/03
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2024.1347077434
Bull Med Suisses. 2024;105(03):72-73

Publié le 17.01.2024

Carrière
Au printemps 2024 se tiendra l’élection du Comité central de la FMH lors de la Chambre médicale. Pour notre auteur, il est temps de se pencher sur le lien entre carrière médicale et politique professionnelle. Quelle forme pourrait prendre un modèle basé sur les compétences pour des élections au sein des conseils médicaux?
Lors des entretiens de mentorat, les jeunes médecins s’interrogent souvent sur la promotion de carrière hors spécialisation. Beaucoup pensent à des formations complémentaires allant du MBA à l’éthique, tandis que la politique professionnelle sombre dans l’oubli.

Assumer des responsabilités

Siéger dans des organisations professionnelles cantonales ou nationales aide à se constituer un réseau solide dans sa spécialité (participation active à des tâches dans la société de discipline médicale) ou parmi les jeunes médecins (engagement à l’asmac). En parallèle, on prouve sa volonté et son aptitude à assumer des responsabilités en dehors de sa spécialité.
Dans ces comités, les personnes engagées sont confrontées à des thèmes importants pour la profession médicale, généralement négligés dans le quotidien des médecins, bien qu’ils influent indirectement sur l’exercice de la profession. Ainsi, les comités discutent en amont des idées et développements tout juste inscrits à l’agenda politique. Connaître l’actualité profite tant aux acteurs en politique professionnelle qu’à leurs responsables, qui peuvent mettre les nouvelles tendances au service de leur organisation d’après les observations récoltées. Les positions critiques peuvent être explorées à temps et, si elles sont appropriées, être utilisées pour stimuler le développement. C’est pourquoi les responsables prévoyants apportent leur soutien aux collaboratrices et collaborateurs actifs au sein de l’asmac ou de sociétés de médecine.

Qui dit mieux?

Comment est-on élu dans des organisations de politique professionnelle? Au vu de l’actualité, la question devrait plutôt être: comment se retrouve-t-on membre d’une organisation professionnelle? Dans les organisations de médecins, on applique souvent le schéma du «c’est au tour de celui qui ne s’y est pas encore frotté». En effet, l’engagement en politique professionnelle n’est pas apprécié à sa juste valeur. Les candidats sont souvent élus sous les applaudissements, car chacun est reconnaissant d’y avoir échappé. Par ailleurs, il arrive que des candidatures soient déposées sous l’influence de son propre «clan». Pour éviter des contestations du type «les Zurichois, les vieux hommes blancs ou les chirurgiens ne doivent pas être les seuls à pouvoir se présenter», on propose une personne du clan opposé à l’élection.

La candidature axée sur les compétences

Le modèle actuel est-il porteur d’avenir pour le bon fonctionnement d’un comité médical? Il ne l’est pas si l’on veut faire valoir les demandes des médecins. L’apprentissage axé sur les compétences, prôné par le secteur de la formation, pourrait servir de base. Si le comité ne dispose, par exemple, pas de connaissances approfondies sur les tarifs ambulatoires, le profil des candidats devra comporter cette compétence, quel que soit le groupe. Cela signifie que les élections dans les comités médicaux devraient se dérouler comme suit: les membres sortants ou le «conseil des anciens» définissent le profil du candidat idéal en amont du processus électoral, de sorte que l’organisation dispose des compétences nécessaires pour répondre aux attentes. Les candidats mettent ensuite leur profil à disposition pour tel ou tel besoin et montrent par leur candidature dans quelle mesure ils remplissent les exigences de l’organisation. Le choix se fait alors en fonction des profils, on votera pour un candidat pour ses compétences en «tarifs ambulatoires», pour un autre pour le «digital», et ainsi de suite. Après l’élection, on sait d’emblée qui assure quelle fonction au sein de l’organisation et l’étape habituelle du «comité se constitue lui-même» disparaît.
Le Comité central présente 7 enjeux cardinaux de la FMH. Après les élections 2024, les 7 membres apporteront-ils les compétences nécessaires à la résolution des 7 défis et représenteront-ils de manière optimale les intérêts de l’ensemble du corps médical? La responsabilité incombe à la Chambre médicale. La nouvelle présidente de l’ISFM a été élue avec succès à l’automne 2020 d’après cette stratégie axée sur les compétences.
Dr méd. Jürg Unger Le spécialiste en psychiatrie et psychothérapie d’enfants et d’adolescents écrit régulièrement dans cette rubrique sur des questions de carrière.

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