Les podcasts pourraient jouer un rôle central

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Édition
2023/46
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2023.1277280163
Bull Med Suisses. 2023;104(46):24

Publié le 17.11.2023

Études de médecine
Une nouvelle normalité à l’université: à la fin de la pandémie, la swimsa, l’Association suisse des étudiants en médecine, a plaidé pour le maintien des podcasts. Ce format d’enseignement offrirait plus de flexibilité et pourrait contribuer à une réforme de l’enseignement en présentiel.
Depuis l’introduction à grande échelle des podcasts pendant la pandémie de COVID, leur utilisation fait régulièrement l’objet de discussions dans les facultés de médecine et au sein de la commission de formation de la swimsa. Les universités déplorent que ce support entraîne une baisse de fréquentation des cours et de moins bons résultats aux examens. Il convient de souligner que l’ampleur de ces phénomènes dans les facultés de médecine suisses n’a jamais été recensée de manière systématique et que leur cause n’a pas encore été clarifiée. Compte tenu des nombreuses ressources en ligne, l’acquisition des connaissances a considérablement évolué et les étudiants ne puisent plus leurs connaissances uniquement dans les cours magistraux. Selon nous, l’objectif devrait être la coexistence de cours en présentiel et de podcasts, ainsi que d’autres ressources didactiques, qui se complètent et assurent une formation d’avenir.
Indépendamment du nombre d’étudiantes et étudiants présents, il convient de se demander si l’enseignement en présentiel classique, sous la forme des cours magistraux, est encore adapté aujourd’hui. Le savoir factuel est aujourd’hui disponible sur différentes plateformes en ligne. En plus de la possibilité d’interaction sociale, un cours dispensé par une personne peut être très utile s’il replace les acquis dans un contexte général et en lien avec la clinique.

Offrir plus de flexibilité

Les nombreux avantages des podcasts ont déjà été mentionnés. Nous souhaitons nous concentrer sur la flexibilité. Pouvoir choisir le moment où consulter un cours permet aux étudiants d’organiser leur quotidien plus librement, malgré des études chronophages. Ils peuvent plus facilement exercer une activité rémunérée, dont dépendent plus de 50% d’entre eux, comme le montre une enquête menée auprès des étudiants en médecine de l’Université de Berne [1]. Cette possibilité peut réduire les écarts financiers et permettre à des personnes de différents milieux d’étudier la médecine. La flexibilité permet d’autres engagements, dans la recherche notamment, pendant les études et principalement dans le cadre du travail de Master. Par rapport à d’autres cursus, le temps prévu à cet effet dans le programme d’études est très court.

Partager les ressources

Selon une enquête de la swimsa, les étudiants en médecine souhaitent que les cours soient enregistrés puis mis rapidement en ligne. Ils ne devraient toutefois pas être un simple enregistrement d’un cours classique, mais reposer sur un concept didactique réfléchi et adéquat. Leur réutilisation chaque année doit faire l’objet d’un examen critique, afin de garantir l’actualité du contenu conformément aux directives en vigueur et aux dernières connaissances de la recherche. Partagés entre les universités, les podcasts permettraient de disposer de plus de ressources, qui pourraient à leur tour être investies dans la qualité de l’enseignement.

De l’espace pour de nouveaux formats

Pour nous, il ne s’agit pas de savoir si les cours classiques ou les podcasts sont meilleurs, mais quelle est la méthode la plus adaptée à quel objectif afin d’assurer en premier lieu une transmission optimale des connaissances, mais également les aspects mentionnés ci-dessus. Les podcasts pourraient jouer un rôle central dans la transmission des connaissances. Cette forme plus compacte crée de l’espace pour de nouveaux formats d’apprentissage interactifs en présentiel. L’apprentissage par problèmes ou le travail en petits groupes pourraient replacer les acquis dans un contexte clinique et inciter à une réflexion critique sur la surabondance d’informations disponibles en ligne. Deux choses à prendre en compte: les facultés comptant de nombreux étudiants sont confrontées à des défis d’organisation et les enseignants doivent être formés à ces nouveaux concepts.
Sans collecte systématique des données, nous ne pouvons pas répondre de manière définitive à la question de savoir si les étudiants suivent moins de cours en raison des podcasts, d’un plus grand nombre de ressources en ligne, d’une qualité didactique moindre des cours ou d’autres facteurs. Il semble que les études de médecine doivent elles aussi s’adapter à l’évolution des conditions d’études.
Clara Ehrenzeller, swimsa
Luca Siragusa, swimsa

1 Kühn S, Kuhnen SC. Meinung der Studierenden des Master-Studienganges Humanmedizin an der Universität Bern zur Lohnsituation während des Blockpraktikums. 2023

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